La newsletter qui fait
parler les données

Bonjour à vous qui rejoignez le Club 👋

Au fait, êtes-vous bien installés dans ce club de la data et de la viz ? Si on réalisait une visualisation à partir du nombre d’encouragements et de retours chaleureux reçus depuis un mois, on serait proche de la courbe parabolique. Une tendance que nous espérons passer à exponentielle avec ce second numéro, préparé par nos “cerveaux gauches” et nos “cerveaux droits”.

Au menu de cette deuxième édition, des prompts, des Voronoï, des puces surpuissantes, des glaciers fondants et des insécables.

Bonne lecture et si vous avez une remarque, une question, une suggestion, nous sommes à l’écoute via hello@wedodata.fr

✍️ L’équipe de WeDoData

DANS NOTRE RADAR

🌎 Ces data(viz) ont fait l’actu

● Prompts attitudes. Le géant américain OpenAI les a convaincus : plusieurs grands médias européens (Le Monde, Axel Springer ou Prisa) ont signé des partenariats autorisant ChatGPT à accéder à leurs articles. Objectif affiché : fiabiliser les réponses de cet outil. Mais comment ChatGPT arrive-t-il à produire ces réponses si bluffantes ? Le Financial Times démonte, pièce à pièce, la mécanique des prompts.
À scroller ici

● Drones fatals. La Russie multiplie les bombardements massifs en Ukraine, notamment à l’aide de “Shahed”, des drones kamikazes iraniens (“témoin” en persan). En forme d’aile delta, ils volent jusqu’à une distance de 2 000 km, idéal pour attaquer des villes bien au-delà des lignes de front. Airwars a surveillé tous les lancements de Shahed sur un an : une enquête couronnée par un Sigma Awards, les Oscars du datajournalisme.
À survoler ici

● Au voleur. La France vient de connaître son plus grand vol de données personnelles – un Français sur deux concernés – via une cyberattaque sur les opérateurs de mutuelle. Pour relativiser ce piratage d’ampleur, Information is beautiful vous propose de naviguer dans les 30 000 vols de données les plus importants au monde depuis 2004.
À attraper ici

LE COIN DO IT YOURSELF

🕶️ Voronoï, le graphique qui rend cool
les répartitions

Pourquoi on vous en parle. Oui, nous avons vécu des années avec le camembert, graphique emblématique de la répartition. Il semble que son heure ait sonné avec la multiplicité des formes carrées, triangulaires, rectangulaires désormais à disposition. Mais surtout avec l’accès du plus grand nombre au monde du treemap Voronoï. Détournement des diagrammes de Voronoï utilisés en géographie, il consiste à découper une surface en parts proportionnelles, sans que ces découpages soient alignés, à la différence d’un treemap classique.

Quels pré-requis ? Savoir manipuler des données simples dans un tableur, mais aussi récupérer et intégrer le graphique obtenu.

Le mode d’emploi. Rangez votre calculette scientifique, des outils en ligne proposent aujourd’hui cette forme graphique clé-en-main. Parmi eux : RAWgraphs, un outil gratuit et open source développé par DensityDesign, Calibro et Inmagik. Testez-le sans attendre :

1/ Lancez l’outil et téléchargez les données que vous souhaitez. Dans ce tuto, nous prendrons le jeu de données proposé “Orchestras by musical instrument”.
2/ Parmi les formes graphiques, choisissez “Treemap (Voronoï)”. Un indice : elle se trouve tout en bas au milieu.
3/ Déterminez quelles données seront utilisées pour diviser la surface. “Hierarchy” définit les découpes et “Size” la taille de ces découpes.

4/ Dans la partie “Customize / Chart”, vous pouvez augmenter le nombre de côtés de la surface : de trois pour un triangle à… autant que vous voulez (une bonne soixantaine pour obtenir un cercle). Pour finir, votre visuel est téléchargeable en image : PNG, JPG ou SVG.

Les limites. Le résultat est une forme originale, idéale pour se démarquer. Contrepartie : elle peut dérouter les adeptes des graphiques classiques.

POUR ALLER ENCORE PLUS LOIN

● Ce tutoriel de RAWgraphs pour créer des Treemaps classiques suit le même process que le Voronoï (vidéo en anglais).

● LaDataViz, l’outil créé par Tristan Guillevin, permet de créer des Treemap Voronoï en quelques secondes (chargement de vos données disponible après inscription).

LES BONS OUTILS

🛠️ On partage nos meilleures astuces

🌶️ Niveau facile
● Pour les esthètes du clavier. La prose est plus claire avec des espaces insécables 🧐 Et quand on vit avec une langue dans laquelle les espaces séparent les milliers dans les nombres, on y est encore plus attaché.
À espacer par ici

🌶️🌶️ Niveau moyen
● Pour les contrariés d’Illustrator. Le développeur tchèque Ivan Kutskir conçoit depuis plusieurs années Vectorpea, une alternative en ligne à la référence d’Adobe. Une version (beta) idéale lorsqu’on a pas de licence pour éditer des SVG, des PDF ou encore ouvrir des fichiers natifs Adobe.
À dessiner par ici

🌶️🌶️🌶️ Niveau expert
● Pour les “map lovers”. Voici 13 notebooks Observable pour comprendre (toute) la géographie et les cartes, conçus et proposés par Nicolas Lambert, ingénieur de recherche CNRS en sciences de l’information géographique : manipuler des données géographiques, faire des cartes avec Bertin ou Geoviz ou D3js, faire du SIG dans un navigateur…
À localiser ici

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DANS LES COULISSES DE…

⛰️ Comment remonter la pente de l’accessibilité ?

Au départ, il y a des cartes interactives des implantations et de l’activité territoriale de l’Urssaf. 100% branché sur des statistiques open data mises à jour annuellement, ce site vient incarner la volonté d’ouverture et de transparence de l’organisme. Usagers, collaborateurs, actions de contrôle, satisfaction, encaissements… On peut y explorer une vingtaine d’indicateurs par région.
 Mais en 2021, au moment de sa conception, l’accessibilité aux personnes en situation de handicap n’avait pas été posée comme une priorité par l’institution. C’est désormais le cas. Le couperet est donc tombé : un taux de 47,5% d’accessibilité, selon le rapport du cabinet spécialisé Empreinte digitale. Il est donc labellisé “inaccessible”. Il faut revoir entièrement notre copie.

Le rapport identifie les principaux leviers pour remonter la pente. Les premières recommandations sont des classiques du web accessible :

✅ La taille et les couleurs des caractères
✅ L’usage du clavier pour la navigation
✅ La description des éléments de navigation
Mais pour la dataviz, que faire ? C’est notre éternel challenge car notre cœur d’activité est la création de contenus visuels. Cependant, il y a quelques règles simples à appliquer pour permettre à tous d’accéder à l’information.

📝 Décrire. Un graphique dévoile l’information de façon visuelle. Il va donc falloir que cette information soit aussi accessible de façon textuelle, dans une balise HTML dédiée à cela. C’est l’équivalent de la description d’image que demandent aujourd’hui les réseaux sociaux. Notre astuce : plutôt que de décrire le graphique par le menu, synthétisez ses enseignements.

🖍 Colorer avec précaution. Les couleurs des graphiques doivent se distinguer les unes des autres, y compris pour les daltoniens. Quelques outils en ligne proposent de simuler la déficience chromatique. Notre préféré : l’extension Let’s get color blind, disponible sur Chrome et Firefox. Autre règle importante : les informations ne doivent pas être portées uniquement par la couleur. Sur la carte de l’Urssaf, ça signifie que les éléments se distingueront non seulement par leur couleur, mais aussi par un pictogramme bien lisible.

📦 Donner une alternative. L’une des cartes du site propose la description complète des 145 antennes de l’Urssaf sur tout le territoire ! Comme il est impossible de naviguer au clavier dans ces 145 fiches, on offre une alternative simple : un tableau (accessible au clavier, ça va de soi !).

💎 Bilan chiffré. Toutes ces modifications, adaptations et ajouts ont fait remonter le niveau d’accessibilité du site à 87,8%. Un résultat dont on est fier car il a été riche d’enseignements et qu’il permet à ce service public de toucher encore plus de monde. Une certitude également : l’accessibilité doit être pensée dès le début d’un projet car elle impacte les façons de développer, de designer et de penser le service même.

POUR ALLER ENCORE PLUS LOIN

● On remercie GoToAndBuzz, l’agence web qui nous accompagne depuis des années sur nombre de projets et, en particulier, sur cette délicate mission.
 
● Découvrez encore plus de ressources et de conseils sur le design d’un site accessible et inclusif sur le site d’Anne-Sophie Tranchet, référente de l’association “Designers éthiques”

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✨ La bonne reco de…
Karen, datajournaliste de l’équipe

De l’expo universelle de 1900 aux réseaux sociaux de 2024

En 1900, dans les allées de l’exposition universelle de Paris, un espace du pavillon des États-Unis fait sensation. Le sociologue, William Edward Burghardt Du Bois, y présente 63 affiches dessinées à la main, avec l’aide de ses étudiants, sur les descendants américains d'esclaves africains. Objectif : lutter contre le racisme grâce à des preuves empiriques sur les conditions économiques, sociales et culturelles des Afro-Américains. Au-delà des statistiques inédites, le succès fut visuel : originalité et épure des formes, couleurs vives… 

En 2024, sur les réseaux X, LinkedIn, Instagram et Mastodon, des data-designers revisitent ce travail pionnier à l’aide d'outils modernes (Tableau, R, ggplot, Stata, PowerBI…). Vous pouvez désormais (re)voir ces graphiques en version interactive, accolés au hashtag #DuBoisChallenge2024.

Découvrez le challenge 2024 et ses 10 semaines de défi qui se clôturent en ce mois d’avril.

La Librairie du Congrès américain met à disposition les scans des 56 panneaux originaux de l’exposition “The Exhibit of American Negroes”.

DANS NOTRE SAC

🍪 Les pépites data du mois

● C’est physique. Vous vous êtes toujours demandé comment les avions arrivent à voler ? Bartosz Ciechanowski, Californien fan de physique et d’ingénierie, a la réponse dans cet article aux incroyables modules interactifs dévoilant les forces générées par l’écoulement de l'air autour des ailes.

● C’est déroutant. Comment savoir si l’article que vous lisez a été écrit par l’IA ? Avec les énormes progrès réalisés par les IA génératives, ce questionnement risque de devenir quotidien. Des chercheurs de l’université de Pennsylvanie ont travaillé avec CNN pour lister les éléments qui doivent vous mettre la puce à l’oreille.

● C’est microscopique. La guerre mondiale des puces bat son plein. Indispensable pour l’entraînement des systèmes d’intelligence artificielle, ces micro-transistors ont atteint des niveaux de performance et de miniaturisation inédits. Le Financial Times plonge dans l’univers impitoyable du nanomètre.

● C’est glaçant. Les glaciers souffrent du dérèglement climatique. Pour rendre visible les effets de leur fonte accélérée, des designers ont créé le site “Meltdown Flags”. Ici, les drapeaux des pays ont été transformés en dataviz. Le blanc qui les constitue se réduit dans le temps, comme le blanc des glaciers.

La viz de la fin

Il y a des visualisations que l’on n’oublie pas malgré le temps. Ces 11 356 personnes décédées par arme à feu aux États-Unis en une seule année et ces 472 332 années de vie “volées” restent une référence de l’agence américaine Periscopic.

Au mois prochain pour de nouveaux partages

À bientôt si vous voulez que l’on vous aide à
raconter vos données

WeDoData est un studio de datavisualisation, de design d’informations et de nouvelles narrations : wedodata.fr

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